Au cours d’une interview sur la chaîne SporTV, Lilian Thuram n’a pas hésité à critiquer publiquement la légende brésilienne Pelé.
Aux yeux de l’ancien latéral droit de l’équipe de France, le « Roi du football » ne s’est « jamais positionné sur les problématiques du racisme au Brésil ». A vrai dire, Lilian Thuram est très déçu que Pelé n’ait pas mis le paquet pour « faire avancer les choses ». Histoire d’enfoncer le clou, l’ancien footballeur a indiqué qu’il fallait « dépasser un certain égoïsme ».
Pour Lilian Thuram, Pelé n’a « peut-être » pas « cette grandeur d’âme » alors qu’il a une cote de popularité exceptionnelle aux quatre coins de la planète. « Je reste persuadé qu’à la fin de sa vie, c’est quelque chose qu’il va regretter. » Pas sûr que l’accusation signée Lilian Thuram passe bien au pays de la samba où Pelé est intouchable ou presque. A 77 ans, le triple vainqueur de la Coupe du monde (1958, 1962 et 1970) s’est exprimé assez souvent à propos du racisme.
Pelé pense avoir fait évoluer les mentalités
Il y a six ans, il avait fait savoir via Le Monde, que cela n’existait « pas » au Brésil et que c’était « absurde » d’affirmer qu’il y avait du racisme « dans le foot » – si on excepte une minorité d’individus – qui est « multicouleur ». A contrario de ce que pense Lilian Thuram, Pelé croit qu’il a fait avancer les choses dans le bon sens au fil de sa carrière. « Lors du Mondial 1958, quand le roi de Suède est descendu sur le terrain. Pour la première fois de l’histoire, il a été pris en photo serrant la main d’un homme noir. »
« Cette photo a fait le tour du monde. Le second événement, c’est quand la reine Elizabeth m’a fait Sir du Royaume-Uni : là encore, c’était un énorme symbole », a-t-il raconté. Pelé a reconnu qu’il y avait du racisme aux États-Unis mais que sa « présence au Cosmos de New York a dû contribuer à changer les choses ». D’ailleurs Henry Kissinger était venu le voir en personne pour lui demander de venir jouer de l’autre côté de l’Atlantique. Histoire de développer le foot.