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Mourinho plaqué sur le divan, bienvenue chez le psy

José Mourinho

Crédit photo : Paolo Bona / Shutterstock.com (19)

José Mourinho déprime. Une ironie pour l’ancien entraîneur des Blues, quelques jours après la claque reçue contre Chelsea (0-4). Pourtant, les problèmes rencontrés par le manager de Manchester United, une fois surmontés, pourraient avoir un effet bénéfique sur le groupe.

Les temps sont difficiles pour José Mourinho. Alors que Manchester United réalise un début de saison en demi-teinte, le technicien Portugais a fait part hier des difficultés personnelles, qu’il rencontrait actuellement, liées notamment à son nouveau mode de vie (En savoir plus). Si certains ont pu voir dans ces propos un moyen d’éloigner les critiques et de justifier les performances de ses joueurs, d’autres pensent que le « Special One » traverse une phase classique pour tout homme amené à exercer des responsabilités.

Les risques du métier

C’est le cas de Sir Cary Cooper, professeur de Psychologie Organisationnelle à l’Ecole de Commerce de Manchester. Dans des propos rapportés par le Daily Mail, M. Cooper explique que les difficultés rencontrées actuellement par José Mourinho sont partagées par bon nombre de personnes occupant des postes à responsabilité :

« C’est un problème typique des postes à responsabilités, qu’il s’agisse des secteurs publics, privés ou bien dans le football. Les leaders des mondes économiques ou footballistiques sont isolés parce que les gens sont intimidés par leur rang social et leur célébrité. Les PDG – ce que, dans les faits, sont les entraîneurs – sont esseulés et ont besoin d’un réseau de soutien autour d’eux. C’est pourquoi les entreprises s’appuient souvent sur des coaches, qui peuvent leur parler et agir comme conseillers. »

Des problèmes qui, si l’on en croit les propos de M. Cooper, sont décuplés pour les personnes possédant une certaine célébrité, comme les entraîneurs :

« C’est pire pour un manager de Premier League que pour un leader économique. On ne peut pas avoir de vie privée, et dès que l’on sort [dans la rue, NDLR] ou que l’on va au restaurant, les gens parleront de vous sur votre passage. Tout le monde pense que ces personnes veulent qu’on parle d’eux, mais ils restent des êtres humains, et ils ont besoin de temps pour leur famille et pour eux. »

Un mal pour un bien pour Mourinho ?

Pourtant, si ces problèmes empêchent José Mourinho de s’épanouir professionnellement et personnellement, ils n’expliquent en rien les contre-performances de Manchester United depuis le début de saison. Mieux, si l’on en croit M. Cooper, ceux-ci pourraient souder le groupe mancunien, par un processus d’identification entre les joueurs et leur entraîneur :

« Il y a au minimum six clubs qui luttent pour le titre de Premier League, et leurs entraîneurs ont certainement des problèmes eux aussi. Mais ces soucis disparaissent quand un manager parle tactique ou fait une causerie d’avant-match. […] Au contraire la plupart des joueurs se reconnaîtront dans les propos de Mourinho, dans la mesure où eux-mêmes vivent éloignés de leur pays et de leurs familles. S’il parlait de sa vie privée, ce serait différent. Mais dans ce cas, il parle de ses problèmes quotidiens, et les joueurs savent ce que c’est. »

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