L’ancien entraîneur et directeur sportif de l’OM José Anigo porte un jugement sans concession sur le travail de Rudi Garcia et Jacques-Henri Eyraud.
Pour y avoir été joueur (1979 – 1987), mais aussi entraîneur à trois courtes reprises (2001, 2004, 2013-2014), ou encore avoir officié au centre de formation, comme directeur sportif ainsi que recruteur, José Anigo connaît bien mieux l’Olympique de Marseille que ses dirigeants actuels, le propriétaire Frank McCourt et le président Jacques-Henri Eyraud débarqués il y a peu dans un monde inconnu pour eux, ainsi que l’entraîneur Rudi Garcia.
Eyraud a trop parlé au lieu d’agir
En cette qualité d’Olympien pur sang et pure souche, le natif de Marseille a toute légitimité pour juger les déboires de l’équipe en place et de leur Champions Project. « Je ne sais pas ce que c’est leur projet, ça me fait un peu rire. A Marseille, il ne faut pas faire d’annonce. Il faut arriver sur la pointe des pieds, montrer qui tu es, faire des choses. Quand tu fais les choses et que tu les mets en application, ça vaut beaucoup plus que les mots. Cet effet d’annonce va peut-être leur tomber sur la gueule un de ces quatre. Les gens s’attendaient à beaucoup plus grand », a-t-il constaté au micro de Canal+ Sport.
Désormais, le mal semble fait et la fracture entre les supporters d’un côté, Jacques-Henri Eyraud et Rudi Garcia de l’autre, sera difficile à soigner. « Il fallait réfléchir avant, se dire que la partie supporter est une composante entière du club, et pas quelque chose à part. Je pense que la nouvelle direction, et notamment le nouveau président, est arrivée sans connaître l’environnement, en imaginant que l’OM était un club normal et qu’on pouvait faire sans eux. Mais c’est faux », a-t-il critiqué.
Anigo ne voit pas Garcia rester sur le banc
Pour José Anigo, Rudi Garcia vit ses dernières semaines sur le banc marseillais. « La pression, je l’ai prise tout seul avec mon courage. Ce n’est pas facile. Je pense que l’histoire de Garcia se terminera certainement en juin, je ne la vois pas aller plus loin. Je ne vois pas les supporters lâcher l’affaire comme ça », a-t-il présumé, avant de constater également l’échec du recrutement olympien.
« La vraie question que je me pose, c’est : et si c’était moi qui avais eu cet échec dans le recrutement aujourd’hui, avec environ 60 M€ sur le banc, ou avec très peu de temps de jeu… Je suis persuadé qu’on aurait dit « ah c’est Anigo, il y a quelque chose de louche et d’opaque. » Mais ce n’est pas moi. J’en ris un peu parce que je me dis que tous ceux qui ont beaucoup parlé se disent que le football n’est pas si simple », a conclu José Anigo.