Sunday Oliseh n’est plus le sélectionneur de l’équipe nationale du Nigéria. L’ancienne étoile des Super Eagles ne pouvait plus supporter l’amateurisme des dirigeants de la Fédération et il a donc démissionné de son poste.
La génération en or nigériane. Entre 1994 et 1998, les Super Eagles ont clairement été les meilleurs représentants du continent africain sur la scène footballistique. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler que ces derniers avaient enchanté bon nombre d’observateurs lors du Mondial 1994 après avoir conquis, quelques mois plus tôt, la Coupe d’Afrique des Nations. Avec un style de jeu léché, imprévisible et même fulgurant, les Nigérians avaient impressionné toute la planète.
Parachutés au sein d’un Groupe D assez relevé avec notamment l’Argentine du revenant Diego Maradona et de la Bulgarie, qui avait expédié la France en enfer lors des barrages qualificatifs, les Super Eagles avaient marqué leur territoire. Après avoir vaincu les Bulgares (3-0), ils avaient chuté contre l’Argentine (1-2) avant de corriger le tir face à la Grèce (2-0). En 8es de finale, le sort avait réservé l’Italie de Roberto Baggio à Sunday Oliseh et ses partenaires. La Squadra Azzurra, future finaliste de l’épreuve, avait réussi à s’en sortir de justesse à l’issue des prolongations (2-1) grâce à un doublé salvateur du génie transalpin qui portait le numéro 10.
Le graal olympique avant la dernière salve en France
Après cette belle aventure américaine, les Nigérians avaient confirmé leurs très bonnes dispositions à l’occasion des Jeux Olympiques en 1996. Sunday Oliseh, Jay-Jay Okocha, Nwankwo Kanu, Emmanuel Amunike et consorts avaient triomphé à Atlanta en éliminant notamment en demi-finales le Brésil (4-3) puis en battant en finale l’Argentine (3-2). Deux ans plus tard, autrement dit en 1998, le Nigéria avait remis le couvert en se hissant en 8es de finale au cours du Mondial français après avoir terminé en tête du Groupe D devant le Paraguay (1-3), l’Espagne (3-2) et la Bulgarie (1-0). Malheureusement pour eux, les Super Eagles avaient sombré contre le Danemark (1-4).
Sur le plan personnel, Sunday Oliseh avait marqué d’une empreinte indélébile son séjour dans l’Hexagone en inscrivant un but exceptionnel grâce à une frappe lourde dont il avait le secret (voir ci-dessous). Pour en revenir à sa carrière en club, force est de constater qu’il avait pas mal navigué : Julius Berger (1989-1990), RFC Liège (1990-1994), Reggina Calcio (1994-1995), FC Cologne (1995-1997), Ajax Amsterdam (1997-1999), Juventus (1999-2000), Borussia Dortmund (2000-2004), VfL Bochum (prêt en 2003-2004) et KRC Genk (2003-2004). Son palmarès est honorable puisqu’il a remporté l’Eredivisie (D1 néerlandaise) en 1997-1998 et la KNVB Cup (Coupe de Pays-Bas) à deux reprises (1998 et 1999) avec l’Ajax puis la Bundesliga avec Dortmund en 2001-2002.
Un retour au premier plan… express pour Oliseh
Il y a dix ans (janvier 2006), Sunday Oliseh avait décidé de rendre son tablier. Quelques mois après avoir pris sa décision, il avait enfilé le costume de directeur sportif à Eupen (2007) avant d’officier au Royal Cercle Sportif Verviétois (2008-2009). En juillet dernier, la Fédération nigériane de football avait décidé de lui confier les rênes de la sélection. A 41 ans, Sunday Oliseh avait accepté de relever le défi.
Alors que ses Super Eagles occupent la deuxième place du Groupe G (4 points contre 6 pour l’Egypte), en ce qui concerne les qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations 2017, l’ancien milieu de terrain a décidé de claquer la porte en présentant sa démission. Par le biais de Twitter, il a mis en avant la fait qu’il n’est plus sur la même longueur d’ondes que les dirigeants du foot nigérian. Entre un contrat non respecté, avec notamment des salaires impayés, ou encore un manque de soutien criant, Sunday Oliseh a préféré dire « stop ».
Due to Contract violations ,lack of Support,Unpaid wages,Benefits to my players,Asst.Coaches & myself, I resign as Super Eagles Chief Coach
— Sunday Oliseh (@SundayOOliseh) February 26, 2016
Il a fait un clin d’œil à ses ex-joueurs et à ses ex-assistants avant de faire ses valises. En janvier, Sunday Oliseh croyait dur comme fer que le Nigéria avait le potentiel pour être la première équipe africaine à remporter une Coupe du monde. Il ne s’était pas privé de le faire savoir via RFI. Aujourd’hui, son rêve de guider les Super Eagles au sommet dans un peu plus de deux ans n’est plus du tout réalisable…