Aperçu, avis et résumé du livre « Y a rien qui va mal », qui retrace la vie de Gervais Martel, président légendaire du RC Lens… Avec la collaboration de Bernard Lions.
Gervais Martel est un homme à part. Elu plus jeune président d’un club de football en France à seulement 33 ans, il a dirigé le Racing Club de Lens pendant vingt-neuf ans. Durant toutes ces années, il n’a cessé de construire un club moderne, jusqu’à sa consécration avec un premier titre de champion de France (1998) suivi d’une Coupe de la Ligue l’année suivante. Il s’agit, à ce jour, des deux seuls titres décrochés par le RC Lens.
Fort de ses premiers succès, cet infatigable bâtisseur a œuvré à la création de La Gaillette, un centre de formation précurseur en France qui a notamment permis l’éclosion de Raphaël Varane, futur champion du monde avec les Bleus en 2018, et a doté son club d’une enceinte ultra-performante avec le nouveau stade Bollaert-Delelis, hôte de la Coupe du monde 1998 puis de l’Euro 2016.
Sa réussite lui a également ouvert un destin national. Membre fondateur de l’UCPF, le premier syndicat des clubs professionnels dont il a longtemps été le président, créateur du mercato d’hiver, Gervais Martel connait mieux que quiconque les arcanes du football professionnel, auquel il appartient encore aujourd’hui en tant que membre indépendant de la Ligue de football professionnel (LFP).
Rarement le nom d’un président s’est retrouvé aussi intimement et passionnément lié à son club mais aussi au football français pendant près de trois décennies. Avec humour et pudeur, Gervais Martel retrace au travers d’une foule de petites anecdotes la grande histoire de son club de toujours. Des épopées en Ligue des Champions jusqu’aux relégations, en passant par ses joies et ses peines, ce président d’une époque nous offre une plongée inédite dans la coulisse historique de l’un des clubs les plus populaires de France.
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Extrait
« Ca y est, je bondis de mon banc et cours sur le terrain. J’enlace longuement Daniel Leclercq et tous ceux qui le veulent bien. Après, je me retrouve embarqué par l’avalanche. (…) Lens véhiculait l’image d’un club sympathique et familial. A compter de ce 9 mai 1998, après avoir terminé trois fois deuxième du championnat et perdu trois finales de Coupe de France, il renverra désormais celle d’un club qui gagne. Les joueurs offrent également au public un sentiment de fierté et une joie qui dépassent l’entendement. Ce titre représente une revanche sociale : grâce à lui, c’est toute une région qui éclate en pleine lumière. Lens, avec ses 18% de chômeurs, est devenu meilleur que Paris. Il l’a toujours été, d’ailleurs. »
« Un autre copain, Philippe Trombetta, loueur de yachts, me fait faire des tours de bateau à Cannes. Un après-midi, il me confie :
– J’ai rencontré un mec qui m’a loué un yacht énorme, de trente mètres, pendant un mois pour 400 000 €.
– Ouah ! Il est plein aux as, ce type.
– Faut croire. Quand il m’a donné sa carte bancaire, il m’a dit de débiter 200 000 € tout de suite, et 200 000 € une heure après. Et tu sais quoi ? Tout est passé. Et après, je ne l’ai jamais revu.
– Tu ne sais pas qui c’est ?
– Si. Un milliardaire d’Azerbaïdjan, du nom de Hafiz Mammadov. Ce gars est fondu de football. Il est d’ailleurs propriétaire d’un club là-bas, le FK Bakou, où joue un de tes anciens joueurs, Nenad Kovacevic.
– Tu sais où on peut le trouver ?
– Oui. Au Carlton.
– Prends-moi un rendez-vous avec lui. On ne sait jamais.
– C’est déjà fait, je lui ai parlé de toi. Si tu veux, on le rencontre ce soir. »
L’avis de FootLégende sur « Y a rien qui va mal » de Gervais Martel
Sous la plume du journaliste Bernard Lions, Gervais Martel se raconte au travers de très nombreuses anecdotes qui, enfilées tel un collier de perles, retracent sa vie et sa formidable épopée de président du RC Lens durant près de trois décennies.
Ou la trajectoire exceptionnelle d’un fils de mineur devenu patron d’un des clubs les plus populaires du football hexagonal, qu’il parvint à hisser jusqu’au titre de champion de France en 1998.
Ses parents, son enfance, ses premiers boulots, sa rencontre lucrative avec Alain Delon et Mireille Darc, ses boulettes de vendeur à Auchan, le Galibot… La rencontre et le rendez-vous qui lui permettront de rentrer au RC Lens, puis d’en devenir le président le 24 août 1988….
Des joies incommensurables produites par le gain du titre aux désillusions en Ligue des Champions,des montées aux relégations, de son ascension en tant qu’homme et dirigeant, jusqu’à ses négociations avec le milliardaire azéri Hafiz Mammadov puis son départ du club, l’histoire du RC Lens et de Gervais Martel se confondent dans ce livre autobiographique riche et émouvant.
Il eut été dommage que le livre « Y a rien qui va mal » n’existe pas. Une oeuvre pour la postérité et pour se souvenir très longtemps, quand l’heure sera venue, que Gervais Martel fut l’un des plus présidents les plus remarquables, populaires, humanistes et fréquentables que le football français ait connu.
Carte d’identité
Y a rien qui va mal
Par Gervais Martel
Avec la collaboration de Bernard Lions
En exergue Editions
2023, 364 pages