Unai Emery va être nommé dans les prochaines heures au poste d’entraîneur du PSG. Qui est le successeur de Laurent Blanc ? Focus sur le parcours du futur ex-coach du FC Séville, sa philosophie de jeu et son caractère…
L’officialisation n’est plus qu’une question d’heures. Sauf énorme rebondissement, Unai Emery va succéder à Laurent Blanc sur le banc du Paris Saint-Germain. Selon la radio Cadena Ser, l’entraîneur espagnol va s’engager pour trois ans, avec un salaire annuel de 5 millions d’euros à la clé. Les champions de France ont-ils fait le bon choix, qui leur permettra d’atteindre leur objectif ultime : remporter la Ligue des Champions ?
Pour tenter de le savoir, penchons nous de plus près sur le profil du Basque de 44 ans. Issu d’une famille de footballeur (son grand-père, gardien à Irun dans les années 1920 et 1930 a remporté la Coupe d’Espagne à deux reprises. Son père, gardien lui aussi, a porté les maillots de La Corogne et du Recreativo Huelva notamment), Unai Emery n’a pas réussi une grande carrière en tant que footballeur, se contentant de la 2e division espagnole entre 1995 et 2004. Mais José Mourinho ne dira pas le contraire, il n’est pas besoin d’avoir été un grand footballeur pour devenir un grand entraîneur.
Des résultats prometteurs à Valence et Séville, un échec à Moscou
Après avoir raccroché les crampons, l’ex-milieu de terrain a aussitôt entamé sa reconversion, sur les bancs de Lorca Deportiva (2004-2006) et surtout d’Almeria (2006-2008) avec qui il réussit deux saisons épatantes qui lui permirent d’atterrir au FC Valence. Là, après une première année mitigée, il porta le club à la troisième place en championnat les trois saisons suivantes, derrière les ogres du FC Barcelone et du Real Madrid. Ce classement lui offrit la possibilité de faire ses premières armes sur la scène européenne, en Ligue des Champions.
Après quatre années prometteuses, Unai Emery fait alors le choix surprenant de s’exiler au Spartak Moscou. L’aventure tourna court. Il fut débarqué six mois seulement après son arrivée. Retour à la case Espagne, au FC Séville, où il sévit depuis trois ans et demi. Son bilan à la tête de l’équipe andalouse : trois victoires d’affilée en Ligue Europa (un record dans l’histoire de la compétition), deux 5e et une 7e places en championnat, et une finale perdue en Copa del Rey. Ce sont ses succès européens qui ont attiré l’attention du PSG, désireux de trouver la clé pour franchir enfin l’obstacle des quarts de finale en Ligue des Champions.
Le style Emery
Mais au-delà de son CV, les supporters parisiens se demandent surtout à quel genre de football ils auront droit sous son ère. Adepte du 4-2-3-1 avec un duo de récupérateurs harceleurs et agressifs devant la défense, Unai Emery aime voir ses joueurs exercer un gros pressing sur l’adversaire afin de récupérer le ballon. Une fois en sa possession, il préconise un jeu offensif vertical, des contre-attaques fulgurantes, et le passage par les ailes avec l’appui de latéraux rapides et techniques.
Polyvalence, perfectionnisme et vidéo à gogo
Il aime par ailleurs surprendre l’entraîneur rival en adaptant sa tactique à celle de l’adversaire avant ou en cours de match, mais aussi brouiller les pistes en forçant ses joueurs à la polyvalence. Un latéral repositionné ailier et vice versa, un défenseur central monté au milieu de terrain, un milieu relayeur placé en soutien de l’attaquant… Les exemples ne manquent sous son règne sévillan.
Bourreau de travail, il est aussi exigeant avec ses joueurs qu’avec lui-même. Jamais rassasié d’apprendre, il passe des heures et des heures à visionner des matchs et observer ses confrères à l’oeuvre pour s’en nourrir. Un effort qu’il demande aussi à ses disciples, à qui il impose d’innombrables séances vidéo pour préparer les rencontres. Unai Emery est un perfectionniste qui ne laisse pas de place au hasard. Avec lui, l’adversaire est passé au crible avec la plus grande minutie. Mais il sait aussi, selon ceux qui ont été sous ses ordres ces dernières années, être proche de ses joueurs afin de tirer la quintessence de leurs capacités et les faire progresser.