Depuis dimanche (hier), toute la Côte d’Ivoire est en deuil. L’ancien attaquant Laurent Pokou est mort à l’âge de 69 ans. Durant sa carrière, ce footballeur africain a marqué les esprits notamment durant son passage en France. Il était un exemple pour son compatriote Didier Drogba.
« J’ai trouvé mon successeur. Il s’appelle Laurent Pokou. Il n’a qu’un défaut, il n’est pas Brésilien. » Cette phrase signée… Pelé en disait long sur le talent footballistique que possédait Laurent Pokou. Durant ses passages à l’ASEC Abidjan, à l’USFRAN Bouaké ou encore au RS Anyama, le natif de Treichville, le buteur avait remporté 4 fois le Championnat national et 6 fois la Coupe de Côte d’Ivoire. En Europe, Laurent Pokou s’était exprimé à Rennes (1974-1977 puis 1978-1979) et Nancy (1977-1978). C’était clairement chez les Rouge et Noir qu’il avait laissé le meilleur souvenir. Laurent Pokou avait marqué 52 buts en 82 matches pour le compte du club breton.
Forcément, les dirigeants rennais ont diffusé rapidement un communiqué, via leur site officiel, pour annoncer sa disparition. Sur la scène internationale, Laurent Pokou avait participé à plusieurs éditions de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). L’Ivoirien avait réussi l’exploit d’inscrire 14 buts au total durant cette compétition importante. Il avait fallu attendre 38 ans (1970 → 2008) pour que le Camerounais Samuel Eto’o arrive à l’égaler avant de le dépasser pour de bon. En 1999, l’IFFHS avait situé Laurent Pokou au septième rang des meilleurs joueurs africains du siècle.
Pokou était l’idole de Drogba
Devant lui figuraient d’autres légendes incontournables (Weah, Milla, A. Pelé, Belloumi, Madjer et Abega). Lors de son deuxième passage à Rennes, Laurent Pokou avait franchi la ligne blanche en décembre 1978. A l’occasion d’un match de Coupe de France contre une équipe amatrice, l’attaquant avait donné un coup de pied à l’arbitre. En plus de son expulsion, le joueur ivoirien avait écopé, un mois plus tard, de deux ans de suspension ferme de la part de la FFF. Même si cette sanction avait été revue à la baisse (six mois ferme + dix-huit mois avec sursis), Laurent Pokou avait eu du mal à digérer cet épisode.
Au final, il avait choisi de retourner à l’ASEC Abidjan avant de terminer sa carrière au RS Anyama. Après son parcours de footballeur, Laurent Pokou avait enfilé le costume d’entraîneur avec ces deux clubs mais aussi ceux du MA Abidjan et de l’US Yamoussoukro. Depuis environ quatre décennies, il était clairement un modèle pour bon nombre de footballeurs africains dont notamment un certain Didier Drogba. Il y a quelques années, l’ex-attaquant de Chelsea avait indiqué que pour lui Laurent Pokou était « le Zidane » du peuple ivoirien.