Le président de l’OM, Jacques-Henri Eyraud, pense qu’il faut arrêter d’être hypocrite à propos de la création d’une Ligue fermée.
Il y a quelques jours, le patron du club phocéen avait fait savoir qu’il voyait d’un très bon œil l’instauration d’une Ligue fermée. Pour Eyraud, c’était souhaitable de constituer une Conférence Nord et une Conférence Sud avec au total 36 équipes. Le dirigeant de l’Olympique de Marseille tablait alors sur 7 places réservées à l’Espagne, 6 à l’Angleterre et l’Allemagne, 4 à l’Italie et 3 à la France. Jacques-Henri Eyraud estimait que l’OM, le PSG et l’OL méritaient de faire partie de cette Ligue fermée. Sans surprise, plusieurs décideurs avaient critiqué fortement son projet et plus généralement cette Révolution éventuelle. Ils se demandaient notamment ce que deviendraient les équipes qui ne seraient pas retenues tant sur le plan sportif que financier.
Au travers d’une interview accordée au journal Le Monde, Eyraud a indiqué que lui et ses collaborateurs à l’OM n’ont « jusqu’à présent pris part à aucune discussion ou groupe de travail visant à mettre en place un tel projet ». A ses yeux, le football professionnel français doit « accélérer sa mutation », à plusieurs niveaux (soutenir les meilleurs clubs, pérenniser un modèle économique favorable à tous, miser sur les nouvelles technologies, mettre l’accent sur la formation…) pour éviter cette Ligue fermée. Ensuite, Jacques-Henri Eyraud a quand même laissé entendre que bon nombre de gens sont hypocrites au sujet de ce projet.
Eyraud tient à sa Ligue fermée !
« Mais arrêtons l’hypocrisie. Dans les instances européennes, la Ligue fermée, c’est l’éléphant dans la pièce. Tout le monde y pense et personne n’en parle… La réalité, c’est qu’elle est déjà à l’œuvre », a-t-il lâché. Pour lui, ce qui se passe sur la grande scène européenne est quelque chose de flagrant. « Les 80 % des clubs participant aux phases éliminatoires de la Ligue des champions sont les mêmes depuis vingt ans et la réforme qui a limité l’accès à la compétition a figé un peu plus le statu quo. » Aujourd’hui, Eyraud juge qu’il y a donc « déjà un football à deux vitesses où une élite se dégage et génère des moyens exorbitants ».
Il est donc persuadé qu’il faut tendre vers la création de cette Ligue fermée qui ressemblerait à la NBA (basket américain). « Quand vous voyez que le top 10 européen est constitué d’un groupe de clubs dont le budget annuel est supérieur à 400 millions d’euros, vous vous dites que le football ne peut qu’attirer des investisseurs capables de mettre beaucoup d’argent afin de rendre pérenne une Ligue fermée, réunissant les clubs les plus populaires au monde. » Pas sûr que les dix-sept clubs de Ligue 1 mis de côté, sans même parler des autres écuries européennes concernées, soient sur la même longueur d’ondes que lui…