« Parole, Parole… » Quand les entraîneurs de foot se mettent à péter un câble, on s’en délecte. Il y a dix-huit ans, l’entraîneur du Bayern, Giovanni, Trapattoni, avait fait rire la planète foot avec sa sortie médiatique du tonnerre.
Le 10 mars 1998 reste une date gravée à tout jamais dans l’histoire du Bayern Munich et plus généralement de la Bundesliga. Ce jour-là, le club qu’on surnommait le « FC Hollywood », avec ses stars qui multipliaient les écarts et faisaient donc le bonheur des médias, ne disputait pas une rencontre. Au contraire, l’entraîneur Giovanni Trapattoni devait même se justifier après un revers 1 à à 0 sur la pelouse de Schalke 04. Pendant près de quatre minutes, l’Italien avait poussé une gueulante d’enfer dans la langue de Goethe et frappé à de nombreuses reprises une table qui n’avait rien demandé à personne.
Lassé et même carrément remonté comme une pendule en entendant sans cesse que son équipe n’était pas offensive, « Le Trap’ » avait rappelé qu’il s’était appuyé sur Giovanni Elber, Carsten Jancker et Alexander Zickler au cours de la dernière rencontre. Au passage, il s’était emporté en soulignant le fait qu’il n’était « pas un idiot » et qu’il voyait très bien « ce qui se passait sur le terrain ». Avec sa pratique de la langue allemande approximative (le mot est faible…), Giovanni Trappatoni avait lâché ses phrases mythiques sur Thomas Strunz en s’emportant de plus en plus, avec au passage quelques pauses silencieuses angoissantes, devant des journalistes qui ne devaient pas être cardiaques pour résister au choc. « Strunz ! Cela fait deux ans que Strunz est ici et il n’a joué que deux matches. Il est toujours blessé. (…) Il doit respecter ses autres collègues. »
Trois titres et la légende pour Trapattoni
« Le Trap’ » avait enchaîné en affirmant qu’il était « fatigué » d’être « le père » de ces joueurs qui se plaignaient selon lui « plus que le jeu » (un décodeur était indispensable ce jour-là à Munich…). Décidément, l’Italien avait autant de mal à parler l’allemand que de composer avec un « FC Hollywood » ingérable ou presque au quotidien. Néanmoins, Giovanni Trapattoni avait laissé plutôt un bon souvenir aux supporters du Bayern, durant son passage de deux ans (1996-1997), avec la conquête d’un titre de champion d’Allemagne et d’une Coupe de la Ligue (1997) mais aussi la Coupe d’Allemagne (1998).