En 1982, l’équipe nationale d’Algérie disputait sa première phase finale de Coupe du monde. Héroïques face à une RFA redoutable, les Fennecs allaient être éliminés à l’issue du match de la honte entre cette Allemagne de l’Ouest et l’Autriche.
16 juin 1982. Les Algériens sont prêts à en découdre avec la RFA. Avant la rencontre, les Allemands sont persuadés qu’ils ne feront qu’une bouchée des Fennecs qui n’ont encore jamais disputé un Mondial. Mais sur la pelouse du Stade El Molinón (Gijón), la Nationalmannschaft n’en mène pas large. A la 54e minute de jeu, Rabah Madjer parvient à tromper la vigilance du gardien Harald Schumacher. Heureusement pour eux, les Germaniques comptent dans leurs rangs le redoutable buteur Karl-Heinz Rummenigge qui remet les pendules à l’heure, si on peut dire, à la 67e minute.
Juste après cette égalisation, les Algériens remettent le bleu de chauffe. Une minute leur suffit pour prendre l’avantage pour de bon grâce à Lakhdar Belloumi (2-1). Ce succès probant face à un prétendant au titre permet à l’Algérie de prendre une dimension impressionnante à l’échelle planétaire. Dans les rues d’Alger et de toutes les autres villes algériennes, on parle déjà d’une qualification pour le tour suivant. Le second match face à l’Autriche refroidit un peu cette ardeur (0-2) mais cette dernière reprend de plus belle après le succès précieux face au Chili (3-2) lors du dernier acte de ce Groupe 2.
L’espoir du peuple algérien… brisé en deux
Un jour après, les Fennecs suivent de près la rencontre entre l’Autriche et la RFA. A ce stade, seule une victoire des Allemands par un ou deux buts d’écart serait une catastrophe pour eux. En effet, ils seraient éliminés (3es) tandis que les deux nations européennes composteraient leur ticket. Malheureusement pour les sélectionneurs Rabah Saadane, Mahieddine Khalef et Rachid Mekhloufi, ainsi que tout le peuple algérien, ce scénario catastrophe a lieu ce 25 juin.
A la 11e minute de jeu, Horst Hrubesch ouvre le score pour la Nationalmannschaft (1-0). Après cet épisode, les deux sélections rendent une copie exécrable. On sent bien qu’elles veulent préserver ce résultat afin de se qualifier. Pour cela, les joueurs se font des passes en évitant, bien sûr, de changer de rythme. Après la rencontre, ce duel… en mousse sera qualifié de « match de la honte ». Conscients de ce qui est en train de se passer sur la pelouse, les spectateurs présents au Stade El Molinón n’hésitent pas à sortir les mouchoirs blancs en criant « Fuera ! Fuera ! (Dehors) ». Des fans algériens brûlent, de leur côté, des billets pour mettre en avant le fait que ce match RFA-Autriche a été acheté.
Briegel a fait la moitié du chemin
Seul petit lot de consolation pour eux, la Nationalmannschaft n’arrivera pas à triompher sur le sol espagnol. Elle s’inclinera face à l’Italie en finale sur le score de 3 buts à 1. Il y a une dizaine d’années, le défenseur Hans-Peter Briegel avait présenté ses excuses aux Algériens qui méritaient, selon lui, de se « qualifier » après avoir montré des très belles choses lors de ce Mondial 1982. Mais l’Allemand, qui avait reconnu une tricherie 100% germanique, martelait qu’il n’y avait « pas d’accord » passé avec les Autrichiens. Aujourd’hui encore, on peut en douter sérieusement…