Lilian Thuram a condamné les propos tenus par le défenseur central Leonardo Bonucci sur les cris de singes contre Moise Kean.
« Après 24 heures, je souhaite préciser ma pensée. J’ai parlé à la fin du match et je me suis exprimé de façon manifestement trop hâtive et qui a été mal interprétée sur une question à propos de laquelle des heures de discussion ne suffiraient pas et à propos de laquelle le combat dure depuis des années. Je condamne toute forme de racisme et de discrimination. Certains comportements ne sont jamais justifiables et sur ce point, il ne peut y avoir de malentendus ». Leonardo Bonucci a jugé bon de redéfinir sa pensée, après avoir tenu des propos très tendancieux.
Pour Thuram, les propos de Bonucci sont honteux
Après le match entre Cagliari et la Juventus Turin durant lequel l’attaquant bianconero Moise Kean a été visé par des cris de singes de la part de supporters adverses, le défenseur central italien avait jugé que son coéquipier avait une part de responsabilité aussi grande que ces dits supporters. Des propos inadmissibles pour Lilian Thuram. « Bonucci n’est pas stupide, il a une certaine idée de la société. Ses propos sont juste honteux », a-t-il jugé dans les colonnes du Parisien.
« Jamais Bonucci ne dit aux supporters qu’ils ont tort d’agir de la sorte mais que le joueur l’a en partie cherché », s’est indigné le champion du monde 1998. « Ces cris de singes, c’est du mépris renvoyé à l’ensemble des personnes noires, y compris tous les enfants de la couleur de Kean », a-t-il poursuivi, avant de s’en prendre aux instances du football, pas assez fermes sur le problème du racisme.
Les instances pointées du doigt
« On est en pleine hypocrisie. Cela dure depuis des années. Tout le monde dit qu’on arrêtera le match la prochaine fois et ça n’arrive pas. Le constat, c’est que les instances du football s’en fichent. Si cela les perturbait vraiment, le match aurait été arrêté, croyez-moi. L’équipe aurait quitté le terrain et on aurait trouvé une solution », a-t-il estimé, invitant également les joueurs à agir. Selon lui, il convient que « les joueurs qui ne subissent pas le racisme soient totalement solidaires de leurs coéquipiers pris pour cible ».