L’UNFP n’a pas du tout aimé les confidences tenues par François Hollande sur les footballeurs. Sa réponse est sanglante.
Le syndicat des joueurs professionnels (UNFP) a répondu avec véhémence aux propos tenus par François Hollande dans le livre « Un président ne devrait pas dire ça » à paraître jeudi, co-écrit par les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Le président y conseille aux footballeurs une « musculation du cerveau. (…) Ils sont passés de gosses mal éduqués à vedettes richissimes, sans préparation », a-t-il confié. En réponse, l’UNFP le compare au populiste des années 50, Pierre Poujade.
La réponse de l’UNFP à Hollande
« Avec l’art et la manière d’un Pierre Poujade (…) vous sprintez jusqu’à l’aile gauche du terrain que vous fouliez autrefois et, dans le plus bel élan populiste que vous dénoncez pourtant chez vos adversaires, vous voilà débordant (…) de critiques (…) rejoignant ainsi ceux qui pensent que les footballeurs, qui n’ont pas fait d’études, gagnent trop d’argent », dénonce le syndicat dans une lettre ouverte adressée au Président.
« Les Français ne sont plus des veaux, et les footballeurs, avec lesquels vous aimez poser pour la postérité sur le perron de Clairefontaine ou sur celui de votre Palais, des imbéciles, ne vous en déplaise. Leurs ballons ne sont pas comme autant de baudruches, qui ornent les salles de vos meetings et qui, comme vos promesses, s’envolent au premier vent », assène l’UNFP, avant de se mettre dans la peau d’un ballon.
« Je n’aimerais pas être à votre place – je ne parle pas de la tribune présidentielle du Stade de France ou de celle du Parc des Princes, où je vous vois régulièrement, écharpe et sourires complaisants de rigueur -, à gouverner un peuple de sans-dents et à aimer – oui, aimer, et pas seulement à des fins électoralistes, rassurez-moi – un sport pratiqué par des êtres mous du cerveau, si tant est qu’ils en aient un, si j’ai bien compris le fond de votre pensée. »
« Mais j’ai appris à me méfier des politiques, qui viennent sur la pelouse, certains soirs, serrent des mains, saluent la foule, et n’ont même pas un regard pour moi, voire une petite tape amicale du bout de leurs chaussures cirées, elles aussi, mais sans crampon. Je n’ai pas dit sans attache », a conclu l’UNFP. Un tir en pleine lucarne qui risque de faire grand bruit.