Comme le reste de la société, le football n’est pas épargné par le fléau du racisme. L’agent Mino Raiola peut en témoigner.
Dimanche dernier au stade Olympique de Rome, une sombre affaire est venue remettre le débat sur le racisme dans le milieu du football au centre de la table. Privés du virage Nord fermé suite à des chants racistes proférés il y a plusieurs semaines, des Ultras de la Lazio ont collé sur des sièges du virage Sud (habituellement occupé par leurs adversaires de la Roma) des photomontages d’Anne Frank vêtue du maillot de l’AS Rome.
L’image a vivement choqué l’Italie (et bien au-delà des frontières) et provoqué une vague d’indignations. Si les supporters de la Lazio n’en sont pas à leur coup d’essai, ce genre de dérive n’est malheureusement pas leur apanage. Au-delà du néo-nazisme, le racisme est également un fléau dont le football aimerait se débarrasser.
Raiola constate un racisme ambiant
Interrogé sur le sujet, le célèbre agent Mino Raiola confirme que les joueurs noirs ne sont pas toujours logés à la même enseigne que les blancs, et ce dès le plus jeune âge. « J’ai discuté avec la maman de Romelu (Lukaku dont il gère les intérêts). Elle m’a raconté qu’elle apportait l’acte de naissance de son fils lors des matchs de jeunes. Les gens ne croyaient jamais que Romelu avait 12 ou 14 ans. Il y avait aussi un problème s’il inscrivait plusieurs buts au cours d’une même rencontre », a-t-il raconté au journal Expressen.
« Pas de discrimination dans le football ? Quelle blague. Quand je donne le nom d’un joueur, on me demande toujours s’il est blanc ou noir. Les joueurs noirs sont toujours stéréotypés et comparés avec les autres. Est-il comme Pogba ? Est-il comme Lukaku ? Est-il comme Balotelli ? Chez les jeunes, les joueurs noirs doivent toujours plus performer pour réussir. Ils doivent être meilleurs qu’un joueur blanc », a-t-il ajouté.