Le Real Madrid s’est incliné à Gérone dimanche (2-1) lors d’un match hautement symbolique. Les conséquences au classement sont dévastatrices.
C’était sans doute le match le plus observé en Espagne depuis le début de la Liga. La modeste formation de Gérone, fief du président séparatiste catalan Carles Puigdemont, recevait le grand club de la capitale, le Real Madrid, dimanche dans le petit stade de Montilivi (13 500 places). Un match fort en symbole placé sous haute sécurité policière, très déséquilibré sur le papier puisque le promu dispose d’un budget de 40 millions d’euros (mais de l’appui de Manchester City qui lui a prêté cinq joueurs…), quinze fois inférieur à celui des Merengue.
Gérone bat le Real, une victoire hautement symbolique
Et pourtant, en dépit de l’ouverture du score précoce d’Isco, le petit club catalan a écrasé le champion d’Europe et d’Espagne (2-1) grâce à des buts de Christian Stuani (54e) et Portu (58e). Malgré les fortes tensions qui règnent dans le pays en général et dans la région en particulier entre partisans de l’indépendance de la Catalogne d’un côté et de l’unité de l’Espagne de l’autre, l’ambiance a été relativement festive en tribunes.
Alors que la Catalogne a été mise sous tutelle par le pouvoir central d’Espagne suite à sa déclaration unilatérale d’indépendance, ce succès de Gérone a une résonance toute particulière, qui dépasse largement le cadre du sport. « La victoire du Gérone FC sur l’une des plus grandes équipes du monde est un bel exemple et une référence pour beaucoup de situations », a savouré Carles Puigdemont, fraîchement destitué par Madrid.
Le Real a déjà 8 points de retard sur le Barça
Pour couronner l’affaire, cette défaite relègue le Real à 8 points du grand rival catalan, le FC Barcelone, au classement. Un succès des Blaugrana en Liga cette saison aurait là encore une symbolique et une saveur toute particulière. On en est encore loin, mais les hommes de Zinedine Zidane n’ont déjà plus vraiment le droit à l’erreur.