Interrogé par Le Parisien, Patrice Evra a confirmé qu’il prenait sa retraite sportive. Il a évoqué aussi plusieurs sujets brûlants dont l’affaire de Knysna.
Au cours de cet entretien, le désormais ex-latéral gauche, qui a vécu une dernière expérience décevante à West Ham en 2018, a parlé notamment de l’affaire de Knysna. Lors de la Coupe du monde 2010, qui avait été désastreuse pour les Bleus, lui et ses coéquipiers avaient refusé de s’entraîner. Cette grève improvisée était faite en guise de soutien à Nicolas Anelka qui avait été exclu du groupe tricolore. A l’époque, Patrice Evra s’était exprimé à ce sujet ce qui n’avait pas calmé la polémique. Aujourd’hui, l’ancien footballeur professionnel a assuré n’avoir « pas de mal à en parler » si besoin.
« Dans la rue, personne ne m’en parle jamais. C’est passé. Il y a eu une histoire. Ça m’a fait mal. À la fin de la compétition, j’ai assumé. J’ai dit à certains de prendre des jets privés s’ils avaient peur. Moi, j’ai atterri au Bourget, j’ai été manger dans le centre de Paris. Quand je suis entré dans le restaurant, les gens se sont levés, m’ont applaudi. Ma femme en a pleuré. Certains pourront me juger, dire qu’en tant que capitaine je porte l’ensemble des responsabilités de tout ça. Ça ne hante pas mes nuits. » Critiqué par les médias mais aussi d’anciens Bleus, Patrice Evra pense que Lilian Thuram a été « plus vicieux » sur son compte.
Evra et le fameux papier de la discorde
A contrario, il avait eu une explication franche avec Marcel Desailly étant donné qu’ils entretiennent « une très bonne relation ». Visiblement, l’ex-joueur de Manchester United n’en veut pas spécialement au sélectionneur de l’époque, Raymond Domenech. Toutefois, il n’a toujours pas compris pourquoi il avait refusé des excuses publiques après la fameuse grève de Knysna. « Je lui ai demandé pourquoi. Il m’a répondu que je l’avais trahi quand on ne s’était pas entraîné. Il m’a dit : 1 partout. Ça m’a blessé. C’était quoi, une punition ? Mais si je le vois demain, je lui dis bonjour, il ne m’a pas fait de mal, je ne lui ai pas fait de mal. » Avec le recul, Evra croit franchement que Domenech a commis une « grosse erreur » en ne le laissant pas « lire » le fameux communiqué qui avait provoqué un séisme en France.
« Quand on était dans le car, j’ai ce papier dans la main. J’ai dit : Raymond, on va aller signer des autographes aux gens, on remonte après et on rentre à l’hôtel. Quand je lui dis ça, il me demande ce que je vais dire. Je lui donne le papier. Là, il le lit et ne me le rend pas. » Le sélectionneur de l’équipe de France a mis l’accent sur le fait qu’Evra et ses coéquipiers étaient « de petits gamins ». Lorsqu’il était remonté dans le bus, les coéquipiers d’Evra lui avaient demandé « d’aller le reprendre ». Ils craignaient que Raymond Domenech ne lise pas tout le message. « Thierry Henry me dit : continue à aller au feu pour nous, continue ! » (rires). Je lui réponds : tu me connais, je pourrais mourir pour vous tous. Et au moment où j’allais descendre, Raymond était déjà en train de le lire. »