La France a beaucoup de talents, tout le monde en convient. Mais il lui manque un ingrédient très important pour faire face dans les moments difficiles.
« Leader, patron, non ça ne m’intéresse pas », a répondu Antoine Griezmann mercredi en conférence de presse, à la question de savoir s’il était prêt à endosser le rôle de leader des Bleus sur le terrain. Le meilleur joueur de l’Euro 2016 est un leader technique, mais pas un leader de troupe, comme pouvait l’être Didier Deschamps en son temps, à l’époque bénie de 1998 – 2000.
« On a un coach (Didier Deschamps) qui était dans les vestiaires en 98 tous les jours et qui était en plus capitaine. C’est lui qui nous donne des petits conseils et va nous amener sur le bon chemin. Ca fait rêver, ça donne envie de les copier et de tout donner pour ramener cette Coupe du monde en France », avait ajouté l’attaquant de l’Atletico Madrid. Le problème, c’est que DD est désormais sur le banc et que sur le terrain, un leader manque cruellement.
La France n’a pas de leader, un gros problème en vue du Mondial
Ce joueur qui, indépendamment de ses qualités de footballeur, est capable de remobiliser ses partenaires, de recadrer un coéquipier par la parole ou le geste en quelques secondes, de mettre le pied sur le ballon en pleine tempête ou de donner la direction à suivre. Cela s’est fortement ressenti vendredi soir face à la Colombie (2-3), quand les Bleus, absents des débats en début de seconde période, n’ont pas su réagir pour endiguer le malaise naissant.
Aucun des joueurs présents sur le terrain n’a donné l’impression de pouvoir tenir ce rôle. Ni les expérimentés Blaise Matuidi, Raphaël Varane, Olivier Giroud, Hugo Lloris ou Antoine Griezmann, ni les valeurs montantes comme N’Golo Kanté ou Samuel Umtiti, ni les entrants comme Paul Pogba. Un gros problème en vue de la Coupe du monde, où les matchs qui comptent se joueront forcément au couteau, à la rage de vaincre, à l’expérience, au sang froid et à la détermination.